Le tissage en Afrique de l’Ouest, particulièrement au Sénégal et au Mali, incarne un patrimoine vivant et un savoir-faire ancestral. Portée par des communautés qui l’ont perpétué depuis des siècles, cette pratique va bien au-delà de l’artisanat. Elle représente une forme d’identité culturelle, un vecteur de transmission de valeurs et d’histoires.
Origines
Les techniques de tissage remontent à plus de mille ans, en particulier au sein des civilisations mandingues. Utilisant le métier à tisser traditionnel, comme le sansan en bambara, les hommes tisseurs ont établi une tradition solidement ancrée. Contrairement aux sociétés où le travail du textile est majoritairement féminin, ce sont ici des hommes qui ont historiquement travaillé ces métiers. Le coton, matériau de base, était cultivé localement. Les communautés maîtrisaient chaque étape de la chaîne de production, à savoir le défibrage manuel pour séparer les fibres et le filage avec rouet traditionnel, pour une finesse exceptionnelle.
Techniques et spécificités artisanales
Les métiers à tisser horizontaux permettent de produire des bandes étroites qui sont ensuite cousues pour former des tissus plus larges. Ce processus garantit des textiles résistants et ornés de motifs complexes. À titre illustratif, le bogolan malien et les tissus sérères du Sénégal. Le premier est teinté avec des pigments naturels, des argiles pour la plupart. Aussi, les motifs géométriques portent des significations sociales et culturelles qui retracent des histoires ou des croyances. Le second a des motifs inspirés par la nature, les valeurs communautaires ou des récits mythiques.
Symbolisme des motifs et transmission culturelle
Chaque tissu raconte une histoire. Les symboles intégrés dans les motifs évoquent la fertilité (losanges), les mythes et légendes (lignes brisées) et la communauté (cercles). Ces récits tissés sont des supports visuels des traditions orales, servant à transmettre des messages à travers les générations.
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