Le 30 novembre 2024, Tripa Gninnin, nouvelle star montante du rap ivoire, faisait sa grande première en live au Yealam à Treichville. Un moment très attendu par ses fans, mais qui a tourné au fiasco à la suite de l’intervention brutale de la police. Ce concert, censé être une fête de la drill ivoirienne, a été stoppé net, laissant place à une multitude de spéculations. Focus sur un incident qui met à mal la réputation d’un genre musical déjà controversé.
Tripa Gninnin : Quand l’Élan est Brisé
La soirée démarrait sous les meilleurs auspices. Tripa Gninnin, en pleine ascension, semblait prêt à offrir à ses fans un spectacle mémorable. Mais alors que l’adrénaline battait son plein, la police a fait irruption sur scène, forçant l’arrêt du concert sur la base d’instructions reçues du Préfet de Police d’Abidjan. La raison officielle de l’interruption reste floue, mais la réaction des spectateurs et des observateurs a été immédiate : entre boycott présumé et troubles à l’ordre public, les versions divergent.
Les voix les plus critiques évoquent des problèmes de sécurité, avec des accusations de consommation de drogues dans la salle et aux alentours. D’autres, plus mesurés, dénoncent une opération de police perçue comme un affront à la liberté artistique. Les autorités, quant à elles, n’ont pas encore donné de précisions officielles, mais un communiqué est attendu pour clarifier la situation.
Tripa Gninnin S’excuse et Rassure ses Fans
À l’issue de cet incident inattendu, l’artiste a pris la parole pour s’adresser à son public via ses réseaux sociaux. Dans un message sincère, il a exprimé sa gratitude envers ses supporters tout en faisant part de sa déception :
« Bonjour à tous, je tiens à vous remercier chaleureusement pour la soirée d’hier. J’ai été profondément ému de revenir au pays et de partager ce moment unique avec vous. Tout s’est parfaitement déroulé jusqu’à ce que la police décide d’interrompre le concert, malheureusement sans motif apparent ni communication préalable. Je suis sincèrement désolé pour ce désagrément indépendant de ma volonté. À mes vrais fans, je tiens à vous exprimer tout mon respect et ma gratitude pour votre soutien inébranlable. Merci pour tout Anitcheee ! Restez connectés, car nous nous retrouverons très bientôt avec une grosse annonce qui, je l’espère, vous réjouira autant que moi. Avec tout mon respect, toujours attaquer mais jamais vaincu. »
Un message d’espoir, mais aussi un appel à la résilience pour ses fans. La saga de Tripa Gninnin ne semble donc pas prête de s’arrêter là.
La Drill : Une Musique de Plus en Plus Sous Surveillance
Si l’incident est avant tout lié à Tripa Gninnin, il est aussi symptomatique d’une tendance plus large qui pèse sur la drill en Côte d’Ivoire. Ce genre musical, connu pour ses paroles crues et son énergie brute, est souvent perçu comme un vecteur de mauvaise influence auprès de la jeunesse. Chaque nouvel événement de ce type ravive les critiques envers la drill, qu’elle soit en concert ou dans la rue.
L’incident du 30 novembre met en lumière la pression croissante que subit ce style de musique. D’autres artistes de la scène drill, comme Himra, préparent eux aussi leurs spectacles, à commencer par son concert prévu le 26 décembre 2024. La sécurité et l’encadrement des événements deviennent des enjeux majeurs pour redorer l’image de ce genre musical en pleine ascension. Les attentes sont désormais plus fortes que jamais.
La Drill Sous Haute Surveillance
L’interruption du concert de Tripa Gninnin est un tournant pour la scène musicale ivoirienne. L’artiste, malgré cette mésaventure, reste plus déterminé que jamais à conquérir son public, tandis que la drill se retrouve une fois de plus sous le feu des projecteurs. Les autorités et les artistes eux-mêmes devront sans doute revoir leurs stratégies pour garantir la sécurité des concerts et éviter que la musique, à l’image de Tripa Gninnin, ne soit freinée par des événements extérieurs. Reste à voir si la drill, malgré ces épreuves, saura s’imposer comme un genre musical respecté, ou si elle sera continuellement scrutée à la loupe par les autorités. Seul l’avenir le dira.
Lina Djaument
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